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C’est en l’espace de deux jours que sont arrivés PME Magazine et ICT journal dans nos boîtes aux lettre en ce début février. Impossible pour moi de ne pas être frappé par une sorte de lien entre les deux thèmes principaux de ces mensuels.

Ainsi donc l’ICT journal de février 2014 titre sur plusieurs points dont le principal est en page 12 un dossier sur les nouvelles menaces informatiques avec un avis des experts et en menace numéro 1, le cloud public.

PME Magazine titre lui sur la déroute de l’économie romande avec un numéro spécial 25 ans de son existence et le constat que les grosses PME romandes de l’époque ont toutes disparues ou presque. Le titre “La déroute de l’économie romande” est assez éloquent et suffit à se faire une idée du contenu général.

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Même si la catégorie de lecteurs communs à ces deux magazines est relativement restreinte et surtout représentative des entrepreneurs dans le domaine IT, je trouve intéressant d’essayer d’imaginer un ingénieur système lisant PME magazine et un patron de PME découvrant ICT journal…

Le premier va vite passer son chemin car à part la revue des apps mobiles de la page 97, il n’y a rien de pertinent pour lui. Le second va s’attarder sur la une et considérer les différents sujets du numéro. On peut assez facilement imaginer que les sujets “Nous avons créé la fonction de Human Risk Manager”, “La transformation agile impacte rapidement le reste de l’entreprise” et la dimension d’accueil propre à l’Ecole Hôtelière de Lausanne dans le support vont assez peu lui parler.

En revanche, question de tendance et d’actualité, LES NOUVELLES MENACES INFORMATIQUES avec la photo du banc de requins dans le fond a de grande chance d’éveiller une curiosité inquiète. A la lecture de cet article, les chances de cet entrepreneur de faire confiance à des services dans le cloud public, d’investir dans les médias sociaux ou dans la mobilité sont assez réduites. On va même réussir à lui faire demander à son prestataire IT de migrer à Windows 7 l’ensemble de son parc.

Je fais des liens assez faciles, mais il existe aussi une très grande chance de constater dans 25 ans que le visage de son entreprise sera assez différent d’aujourd’hui avec une probabilité assez forte de correspondre au sujet du futur numéro spécial des 50 ans de PME Magazine sur la déroute des entreprise romandes des 50 dernières années.

Que nous apprend PME Magazine? Que 25 ans c’est de toute façon plus qu’un cycle de vie d’une entreprise, que les leaders d’aujourd’hui auront muté rapidement, que l’innovation et les compétences internes sont les facteurs clé du succès, que la globalisation est plus forte que tout, que les restructurations et les acquisitions ont pris le pas sur le développement et la croissance organique.

Mon cher entrepreneur, ce n’est pas en lisant les témoignages d’experts en sécurité informatique dont le chiffre d’affaire et l’existence même n’est possible QUE PAR l’existence d’une menace réelle ou imaginaire que vous allez résoudre vos problèmes de croissance, d’investissements dans des nouveaux canaux de distribution, de gestion et transmission de la connaissance, d’innovation et de mise sur le marché de nouveaux produits. Je relève qu’on ne mentionne à aucun moment la notion ESSENTIELLE de sensibilité des données, au centre de la gestion des risques. On ne mentionne pas l’IT au sens des services et de la pertinence de considérer le cloud hybride ajusté au risque de sensibilité de l’information, etc.

Rien n’est possible aujourd’hui sans IT, qu’on le veuille ou non, la productivité des collaborateurs et les résultats de l’entreprise sont directement liés à la capacité informatique de celle-ci. C’est juste un fait.

Mais une nouvelle IT est là, disponible pour tous, dans le cloud, dans le cloud public parfois, permettant aux entreprises de résoudre des problèmes en quelques jours et de concentrer son effort et ses ressources au business, en arrêtant d’assimiler les ressources informatiques comme une source avant tout de problèmes et de risque.

La bonne nouvelle: page 17 de ICT journal, deux startups zurichoises achetées par Google et Qualcomm!!! Inutile de se poser la question si ces jeunes gars ont passé deux ans à réfléchir si leurs données non critiques devaient être stockées dans le canton d’Uri ou au Texas.

L’agilité de l’entreprise dans un monde avançant à Mach 2 n’est possible qu’en misant sur les bonnes technologies, des technologies permettant d’aborder la globalisation dans ses aspects positifs et permettant à l’entrepreneur de s’appuyer sur une informatique performante à l’image de son développement. Le nombre d’entreprises en difficultés à cause d’une informatique dépassée est infiniment plus grand que celui du nombre d’entreprises ayant disparu à cause d’une attaque sur le cloud public.

Il n’y a qu’une façon de ne pas reproduire la déroute romande des 25 dernières années, c’est de miser sur l’innovation, l’agilité et les nouvelles technologies. Messieurs du monde de l’IT, à vous d’évangéliser vos clients. Messieurs les entrepreneurs, lancez-vous! La NSA n’a que faire de vos numéros de commandes et de vos volumes de vente…

Christophe Arn