Je ne peux résister à commenter cette masturbation encéphalique typiquement américaine. Vue de notre vieille Europe, dans laquelle la responsabilité de CIO ou DSI (qui ne veut pas dire la même chose d’ailleurs) peine à accoucher d’une véritable responsabilité exécutive dans de poussiéreux comités de direction, un débat sur savoir si le CIO va devenir le Chief Infra Officer et le CDO le vrai responsable d’une information centrés sur la surexploitation des big data n’a évidemment juste aucun sens pour nous.
J’ai un scoop: en Suisse, le CIO est déjà depuis longtemps un Chief Infrastructure Officer. On a de l’avance sur les américains. En fait on a tellement de retard que le CIO n’a jamais vraiment eu le temps d’exister, il faut bien l’avouer!
J’ai toujours de la peine à imaginer qu’on puisse avoir une fonction de CIO à un réel niveau exécutif lorsque durant l’entretien d’embauche, on vous demande ce qu’est le “clouding”, ou encore lors de votre titularisation au poste de DSI, le CEO vous confie que l’IT est stratégique pour l’entreprise, car il faut que les emails et le téléphone fonctionne (expériences personnelles…). Tout ça me rappelle également le bon vieux débat de savoir ou rattacher l’IT dans l’organisation? sous le CEO, le COO, le CFO? alors que l’essentiel est plutôt d’avoir des CXO compétents quel que soit le X.
[quote author=”Derek Strauss, chief data officer, TD Ameritrade”]Data and metadata are like fish; if you leave them alone for a while, they start smelling.[/quote]
N’aurions nous pas intérêt à nouveau à prendre un ou deux pas de recul et de réfléchir simplement à l’apport de la technologie dans sa propre entreprise? Une entreprise de logistique? Une industrie? Une société internet? Dans chaque cas, la technologie contribue à la chaîne de valeur globale. Il reste à identifier quel maillon différentiateur a besoin d’un support technologique critique pour avoir un élément de réponse.
J’ai aussi une autre idée un peu plus fédératrice et simplificatrice: hop! on met tout ça dans un nouveau chapeau et on appelle ça Chief Intelligence Officer. Pas mal non? En plus il me semble que c’est ce que demande tout le monde.
CDO… non mais pourquoi pas CPCO?
Christophe Arn
CPCO: Chief Pause Clope Officer… j’en connais…